Page:Dessaulles - Lettres de Fadette, troisième série, 1916.djvu/133

Cette page a été validée par deux contributeurs.

La plupart n’ont pas prévu d’avance la vie qu’elles auraient et la ligne de conduite à suivre, et il arrive, ou qu’elles se laissent aller au courant des choses, et, amoureuses et dociles, ne réfléchissant jamais, elles permettent à leur mari de les annihiler et perdent ainsi toute l’influence que plus de personnalité leur eût donnée. Ou, au contraire, elles apportent avec elles un fagot d’idées toutes faites dont elles ne veulent rien céder, ce qui les rend intolérantes et tracassières.

Entre ces deux voies dont l’une mène à l’écrasement total et l’autre à la dislocation, il y a un chemin à suivre et il serait bon de l’étudier d’avance.

L’entente et l’affection sont choses rares et précieuses : il faut vous en persuader tous les deux pour les entretenir avec soin et adresse. Sachez qu’on doit à propos tenir à ses idées ou les faire céder, sacrifier ses goûts ou savoir s’y prendre pour qu’on y satisfasse, choisir son moment pour dire ou obtenir certaines choses, être tolérant et savoir s’arrêter avant la faiblesse.

Et tout cela s’apprend par la réflexion, l’habitude d’observer et de voir au-delà de la surface des choses, par la faculté de prévoir la conséquence de ses actes… Mais alors, c’est toute une éducation à faire ? Certainement, et n’attendez pas de la faire aux dépens de la paix de votre foyer et de votre bonheur à tous deux… Amen !