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tant. Quand nous avons fait le calcul de nos lacunes et de nos faiblesses, mettons en regard la somme de nos forces qui sont nos richesses.

Les craintifs, les hésitants, ceux qui se défient trop d’eux-mêmes vont sûrement à la défaite dans toutes les luttes où l’on ne peut compter que sur soi-même.


XLVIII

Sur le mariage


Enfin l’Hiver s’en va ! Il n’y a pas à admirer la nature en ce moment et on ne peut guère s’exclamer que sur la quantité de boue dans laquelle on force les habitants d’une ville civilisée à patauger ! Et cependant le soleil sème de la joie, et l’air vous caresse, et les fiancés tendent leurs mains vers Pâques pour saisir le bonheur dont ils rêvent depuis si longtemps.

De tout mon cœur je leur souhaite toute la félicité possible, mais je ne puis m’empêcher de penser que de conjuguer assidûment le verbe aimer ne peut seul la leur assurer. Les jeunes mariés sont généralement mal préparés pour la vie à deux et ils entrent dans le mariage avec des idées inconciliables.

La jeune fille, si libre pourtant dans sa famille, rêve d’une plus grande indépendance, et elle se heurte gauchement à un homme qui a la naïveté de croire que sa volonté sera