Page:Dessaulles - Lettres de Fadette, troisième série, 1916.djvu/13

Cette page a été validée par deux contributeurs.

voler dans l’espace ?… À nous aussi et nous le savons, mais nous n’y pensons pas ! Demandons des ailes, cherchons-les, et quand nous les aurons trouvées, ne redevenons plus des chenilles !


V

« Et là-bas il vit une petite lumière… »


Beaucoup d’entre nous font de longs et fatigants voyages dans les régions noires. Nous allons curieux, inquiets et bientôt las, questionnant en vain pour comprendre les choses obscures, et dans le mystère qui nous enveloppe et l’inconnu qui nous régit, nous ressemblons à de pauvres êtres égarés et découragés qui renoncent à trouver leur chemin.

Mais comme dans le joli conte de notre enfance, une petite lueur apparaît, bien loin, bien loin, elle nous attire et nous nous relevons : nous marchons vers elle, oubliant l’inconnu qui nous tourmentait si fort. À mesure que la lumière grandit, nous marchons avec plus de vaillance, nous abandonnons les sentiers où nous avions voulu éviter la foule que nous dédaignions, et nous voilà sur la grande route, vers la lumière qui nous attire toujours.

Dans l’action, en faisant notre devoir sans chercher à le discuter ou à comprendre pourquoi il nous fut imposé, nous montons, nous