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rait à nouveau d’un amour plus large, de charité qui s’épanouirait dans le dévouement vivant, au lieu de mourir lentement dans l’acceptation morne de devoirs détestés. Qu’elles y pensent, qu’elles méditent la parole du sage :

« Ô femmes ! Gardez-nous la beauté du monde ! »


XLII

Noël


Demain ce sera Noël… un autre de ces Noëls qui passent et s’en vont, si semblables par ce qu’ils remuent en nous de meilleur, si différents par les changements que la vie nous apporte entre chacun d’eux.

Quand, d’un clocher à l’autre, les carillons de minuit se répondent en chantant Noël, ils éveillent en notre âme toutes les choses douces et tristes qui sommeillaient, et si, dans le silence de la veillée de Noël, on est recueilli et attentif, elles font notre âme plus vivante : renouvelée, libérée des entraves quotidiennes, c’est dans une grande lumière qu’elle regarde passer sa vie. Est-ce d’en voir ainsi se dérouler la suite, qu’elle arrive à comprendre que tout est bien, et que nos pires épreuves furent des bénédictions si elles nous rendirent meilleurs ?

Oui, depuis le berceau où nous apprenions à vivre dans la chaude tendresse maternelle, jusqu’à la fin, dont le mystère insondable ne