XXXI
Nos désirs et nos devoirs
Je lisais, l’autre jour, que, lorsque notre
vie nous paraît compliquée et nos fardeaux
trop lourds à porter, c’est que nous n’avons
pas su les soulever adroitement, et qu’il
existe un « système » qui remettrait partout
de l’ordre et rétablirait l’équilibre entre nos
forces et nos épreuves.
Je me suis dit en souriant que c’est bien facile d’écrire des théories. Je n’ai tout de même pas continué ma lecture, suivant une petite habitude à moi d’accrocher une pensée au passage, de la poser devant moi afin de l’examiner à loisir sous tous ses aspects.
J’ai le vilain orgueil de la regarder d’abord à mon point de vue : j’ai heureusement la sincérité de reconnaître souvent qu’il est puéril, étroit ou faux.
C’est à retenir par les ailes les pensées qui voltigent autour de soi, pour voir de qui elles viennent et à quoi elles tendent, que l’on apprend le mieux à connaître ses faiblesses et ses ignorances. Je vous recommande ce petit exercice aussi agréable qu’utile.
Donc, à la réflexion, il a raison, ce sage. Instinctivement nous demandons l’unité dans notre vie, et quand elle devient compliquée, c’est que notre volonté contrarie