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Pourquoi cette signification a-t-elle dominé quand il y en a tant d’autres ? Les perles, dans l’Évangile, sont présentées, là, comme emblèmes des choses saintes, ici, comme emblèmes du bonheur éternel : « Un homme cherche des perles, de bonnes perles. Il en trouve une, il reconnaît qu’elle est bonne, qu’elle est précieuse ; il s’en va, il vend tout ce qu’il possède et il l’achète… et il ne l’a pas payée trop cher, car la perle précieuse c’est le ciel, c’est Dieu même… »

« Et le vrai prix de cette perle, dit saint Augustin en commentant ce texte, ce n’est pas seulement tout ce que nous possédons, c’est nous-mêmes : car c’est seulement quand on s’est donné soi-même, qu’on ne peut pas donner plus. »

Il est étrange que malgré leur éclat chatoyant, leur grâce, leur beauté délicate et fine, on hésite tant à donner des perles à une fiancée.

Elles sont des symboles de larmes… mais est-il besoin d’une bague ou d’un collier de perles, pour présager que la fiancée pleurera dans sa vie nouvelle ? Vous le savez bien, vous tous qui vous obstinez à lui chanter l’éternel mensonge. Donnez-lui des perles, et laissez-lui soupçonner les larmes possibles, donnez-lui des perles, car elles sont aussi un symbole de pureté par leur blancheur, leur éclat translucide, leur facilité à s’altérer et les précautions qu’exige leur parfaite conservation. En donnant à la