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l’avenir, gardant au cœur sa chaleur et à l’âme sa vie ardente.

Et c’est dans les cœurs restés jeunes, dans les âmes bien vivantes que vit l’adorable confiance dans les choses de la vie que donne aux âmes le culte de la beauté. Tôt ou tard, prises par ce besoin de beauté, elles sont emportées d’un vol puissant vers la Vérité plus belle que les chimères, vers l’Espérance divine qui recule les illusions comme de vains jeux d’enfants, qui ont eu leur utilité à leur heure, puisqu’elles entretenaient la flamme et préparaient la vie intérieure qui n’éclôt jamais dans les cœurs atrophiés.

Ces pauvres cœurs ont accepté sans luttes le vide et la désolation, ils se sont trop resserrés, trop attristés sans résultat pour personne, ils n’ont jamais su comme les enfants de bois sont bienfaisants et secourables !


LX

Le clocher de Saint-Pierre
les Becquets


Je ne viens pas à Saint-Pierre les Becquets sans retomber sous le charme de sa petite église d’un style si harmonieusement simple. Ici rien de heurté, rien de tarabiscoté : elle est une prière et elle est un chant. Elle se dresse fière et fine au-dessus du grand fleuve, et elle semble une âme en extase dans un