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a germé dans le cerveau d’une romancière, célibataire et d’âge mûr ? Il faut toutes ces conditions réunies pour avoir pris en telle aversion les pauvres hommes qui attendent philosophiquement les résultats de l’entreprise.

L’appel de Miss Hayden à « toutes les femmes éprises de liberté et d’exercice », — elles en auront, c’est sûr, — est typique. Elle demande aux candidates l’apport d’un petit capital et le concours de leur travail pour les travaux extérieurs ou intérieurs de la colonie ; et elle assure que toutes celles qui désirent s’affranchir du joug masculin seront les bienvenues. »

Ces « colons » nouveau jeu ne s’effrayent d’aucune tâche et ne reculent pas devant les plus rudes labeurs : elles prétendent labourer, semer, faucher, moissonner, soigner les animaux et bien démontrer que la femme peut se passer des hommes sur la ferme comme partout ailleurs.

Mais voici que nous arrivons à une clause réjouissante et qui fera sourire ceux dont ces enragées féministes se gardent si fort ! Prévoyant le cas où le retour à la vie de la nature les engagerait à sortir d’un isolement farouche, elles disent, que s’il en est parmi elles qui désirent se marier, elles auront le droit d’établir leur époux sur le territoire colonial, mais il demeurera exclus de l’administration… Non ! mais les voyez-vous, ces princes consorts !