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Et voici, pour terminer, une finale de lettre, de la même à la même. « Votre jolie lettre n’a fait qu’augmenter mes désirs à en être exigeante, impatiente et insassiable, ainsi, ma reine, voyez ce que vous avez à faire ! Mais je ne vais pas jusqu’au murmure, vous m’en feriez ressentir toute la peine que vous en prendriez. J’espère avoir une part dans vos prières, sachant que vous connaissez la plus haute vertu. » N’est-ce pas exquis, et ne vous ai-je pas régalés avec ces vieux échos d’autrefois ?


XLIV

Le vote des femmes


Il n’y a pas si longtemps encore que l’obtention du suffrage politique semblait être le but le plus éloigné et comme le sommet des ambitions féministes. Dans notre pays surtout, où le mouvement féministe est raisonnable et modéré, les femmes parlaient un peu en riant de ce grand privilège sans croire qu’elles l’obtiendraient de sitôt, et la plupart d’entre elles étaient peu désireuses d’un progrès en ce sens.

Pour ma part, il me semblait qu’on n’améliorerait pas la politique en y mêlant les femmes et je savais qu’on gâterait sûrement les femmes en les mêlant à la politique.

Ce que nous pensions pour ou contre n’y a rien fait : le vote pour les femmes, partiel pour le moment, est un fait accompli dont