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à rendre triste et amer, mais je pense que c’est dommage de gâter sa vie et son caractère en cultivant cette croyance.

Ils ne sont pas parfaits, c’est entendu, mais les femmes se flatteraient-elles d’être sans défauts ? Si elles entendaient leur meilleure amie parler d’elles en leur absence, elles sauraient à quoi s’en tenir sur le chapitre de leurs perfections.

Au fond, il s’agit moins d’être parfait que d’être aimable et de vouloir trouver les autres aimables, c’est-à-dire d’être bienveillant pour tous, et indulgent pour ceux qui se trompent. N’ayons donc pas peur de faire crédit aux autres, nous aurons à notre tour besoin d’indulgence : il est rare que ceux qui critiquent tout le monde ne soient pas jugés sévèrement, et c’est justice.

La plus élémentaire sagesse devrait nous porter à nous rendre compte de nos propres défauts, et de ce qui, en nous, peut déplaire et empêcher nos critiques et nos conseils de porter des fruits. De fréquents sondages dans nos propres âmes développent en nous le sens de la relativité des choses si utile dans nos relations de famille ou de société.

Les femmes les plus heureuses ne sont pas celles qui subissent leur vie, mais celles qui l’acceptent, et les femmes les plus aimées ne sont pas celles qui endurent les hommes, mais celles qui les comprennent.

Tout cela n’est pas bien neuf : d’autres l’ont dit avant moi, d’autres l’écriront après