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la fidélité et le courage féminins constamment mis en opposition avec la lâcheté des apôtres et des disciples du Christ. D’abord, Judas le trahit et le vend ! Pierre le renie, et tous les disciples s’enfuient pour n’être pas compromis. Quand Jésus écrase sous le fardeau de la croix, pas un ami n’est là pour l’aider, et c’est un étranger qu’on oblige à le secourir. Cependant, sa mère et toutes les saintes femmes l’ont suivi et ne le perdent pas de vue. Sainte Véronique n’a pas peur d’écarter les soldats pour s’approcher de Lui dans un élan de pitié touchante et brave. Et elles le suivent au Calvaire, jusqu’à son dernier soupir ; elles ne le quittent plus, et quand il est dans le tombeau, elles y reviennent : douloureusement obstinées, elles méritent de Le voir et de L’entendre quand Il ressuscite, et cette faveur est le couronnement et la glorification de la fidélité de leur cœur.

Il a fallu que les apôtres apprissent à aimer et à ne pas trembler. Elles l’ont su sans l’apprendre.

De cela, nous devons être fières ! On nous raille si souvent, on a tant de plaisir à faire remarquer notre légèreté et notre caprice, notre faiblesse et notre inconstance, que c’est un grand bonheur pour nous de relire ces belles pages où « notre » supériorité éclate et reçoit une si magnifique récompense.

Ayons donc une très haute opinion de nous-mêmes, non pour en tirer vanité, mais