Page:Dessaulles - Lettres de Fadette, première série, 1914.djvu/45

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Ce sont pourtant les femmes qui auront d’abord à souffrir des conséquences mauvaises de leur négligence de ce côté.

Ces jeunes gens que je vous supplie de « garder », d’aider à être des « hommes », ce sont les hommes de demain, vos maris, mesdemoiselles, les maris de vos filles, mesdames, les pères de la génération future, l’avenir de notre pays qu’ils feront à leur mesure ! Cela ne vaut-il pas la peine de s’y arrêter sérieusement ?


XVI

L’attente


Plusieurs de mes lectrices connaissent probablement le supplice de l’attente ? On a commencé par attendre avec un cœur léger, une joie à laquelle tout autour de soi s’associe ; les meubles, les tentures, les personnages des gravures vous sourient avec bienveillance… mais l’heure fixée passe, et une ombre assombrit votre joie… les minutes se succèdent et une sourde impatience vous gagne, et de plus en plus, vous énerve. Vous devenez agitée, fiévreuse… on ne vient pas… pourquoi ne vient-on pas ? Cette idée vous obsède et fait fuir toutes les autres. Rien maintenant ne peut vous distraire.

Pour fixer votre pensée, lasse de tourner sur elle-même, vous prenez un livre, mais le livre ne trompe pas l’ennui de l’attente : les