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miades, nous l’aimons, la vie ; nous l’aimons en l’accusant, en l’injuriant quelquefois, mais comme nous nous y cramponnons quand nous sommes menacés de la perdre. Je reproche ce grand mensonge à l’humanité et j’aime les êtres sincères qui aiment la vie, et qui le disent même quand la souffrance les déchire.

Aimer la vie, c’est mieux aimer le bon Dieu, et Il doit vouloir que nous la bénissions.

Ce serait une bonne œuvre de faire aimer la vie aux autres, et pour cela il ne s’agit que de la leur rendre aimable. Ah ! les pauvres autres ! C’est trop souvent sur eux que pleuvent nos mécontentements et nos injustes rancunes. Chacun n’a-t-il pas assez de son fardeau ? Où est la justice de celui qui charge son voisin de ce qui l’écrase ? Observez bien autour de vous : Qui sont les heureux ? Ni les plus riches, ni les plus favorisés du sort : ce sont ceux qui se contentent de ce qu’ils ont et qui font, de la joie qu’ils donnent aux autres, un des éléments de leur bonheur.

Essayons de trouver ce bonheur. C’est si facile d’aimer les autres et de se contenter de ce que l’on a !


VII

Rêves et Dentelles


Il pleut, le vent se lamente, et en passant devant les fenêtres basses encadrées de mousselines légères, il m’arrive souvent de voir des