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amélioration est une pensée délicate pour celui-ci qui admire tant les belles gravures, ou celle-là qui a toujours aimé les jolies porcelaines.

Elle est touchante, et je ne la vois jamais sans être émerveillée du charme de grâce et de force qui émane d’elle. Je me demande si elle est consciente de la puissance mystérieuse qui s’échappe de ses paroles, de ses gestes, de son expression où passe tant de bonté intelligente et perspicace.

En attendant ses enfants, elle a adopté tous ceux qui souffrent : les pauvres qui n’ont pas de pain et les pauvres dont le cœur crie la faim. Elle les attire par sa douceur et les éclaire par sa sagesse : au contact de sa sérénité, de son jugement si sûr, de l’idéal qui est son atmosphère, les faiblesses et les lassitudes se dissipent.

Elle ne vieillit pas, la chère vénérable amie, elle monte, elle s’élève vers le ciel, s’en rapprochant chaque année un peu plus. Elle est un lien vivant et d’or entre le passé et l’avenir ; elle prend toute l’expérience dont s’est embellie son âme pour la mettre au service de ceux qui se révoltent parce qu’ils n’ont pas encore compris. Elle est une toute-puissance de miséricorde et de résurrection, et pour réaliser une merveille comme le cœur de cette Sainte, il fallait le Bon Dieu, ciselant à sa fantaisie, depuis plus de trois-quarts de siècle, un cœur de femme.