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voulus qui permettent à un pauvre être humain d’être au moins libre de pleurer sans témoin, de se détendre et de se reposer !

Cela ne semble pas difficile ? C’est une illusion. Pour y arriver il faut aimer « l’autre » uniquement pour lui, et n’avoir aucun souci de son propre bonheur et de sa propre tranquillité, car rien n’est plus difficile en ce monde que de souffrir ou de laisser souffrir les autres en paix !

Consultez vos amis, repassez vos propres souvenirs, et dites-moi, si, dans vos plus grandes tristesse, il n’y aurait pas eu une douceur infinie à sentir, sans les « voir », les sollicitudes affectueuses et à pouvoir vous isoler librement, sans crainte de faire de la peine, d’éveiller des soupçons, d’exciter la malveillance de ceux mêmes qui prétendent ne vivre que pour vous.


XLIII

Au collège


Il est déjà question de la rentrée et j’ai un petit ami qui sous un air crâne cache un cœur bien désolé de quitter pour la première fois le nid familial pour le collège… ce collège dont on l’a déjà maladroitement menacé quand il n’était pas un modèle de sagesse.

Maintenant il travaille bien ; c’est un fameux petit homme dont ses parents sont fiers, et ils le mettent au collège, non pour le punir,