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tes perdent à ce jeu la fraîcheur de leur esprit, et le velouté de leur cœur… comme les papillons dont la poudre d’or reste aux doigts de ceux qui les touchent.

Les flirts me diront que leur cœur reste libre et qu’elles s’amusent innocemment. J’en doute beaucoup, j’ai vu trop d’hommes se prendre à leur gluaux… et il est rare qu’à jouer dans le feu on ne se rôtisse pas un peu.


XXXVI

L’art de s’accorder


Faites le tour du monde, et partout vous entendrez les femmes dire que la présence d’un homme à la maison y complique et y augmente le travail étrangement : qu’il disparaisse une semaine, c’est un repos, un congé : il semble qu’il n’y ait plus rien à faire ! Toutes ces remarques se résumeraient dans celle-ci : Qu’il est assez difficile de vivre paisiblement avec les hommes : ils sont exigeants, égoïstes, si préoccupés de leurs affaires qu’ils n’ont aucune notion de ce qu’ils demandent aux femmes de temps et d’attention.

Voilà ce que presque toutes les femmes disent : se demandent-elles parfois, si c’est toujours bien facile de vivre avec elles ? Voilà deux grosses questions qui n’en font qu’une et sur laquelle quelques réflexions jetteraient peut-être un peu de lumière.