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té de la beauté et de la jeunesse ensoleillées qui lui sont refusées… « En voyant la profondeur de ma détresse, conclut-elle, le bon Dieu n’a pas voulu que le démon profitât de ma faiblesse : il s’est approché de moi, Il m’a parlé Lui-même, et ma vie est transformée, éclairée par en dedans, surveillée et gardée par la Bonté et l’Amour en qui je crois.

« Je suis encore « la Croche », mais une croche douce et patiente qui sait qu’au ciel elle sera belle, et qu’ici il n’est pas nécessaire d’être belle pour être aimée de Dieu plus que celles qui sont droites et jolies. Je sais beaucoup de choses qu’il m’a dites… et j’attends tout ce qu’il me promet ».


XXXIII

Incomprises


Elles sont légion les femmes qui se disent « incomprises » de leur mari, et qui ont tellement compliqué le bonheur qu’elles l’ont rendu impossible à elles-mêmes et aux autres. Je ne nie pas qu’un certain nombre d’entre elles n’aient pas eu de chance, mais quelques-unes ont fait absolument tout ce qu’il fallait pour manquer le bonheur. Et c’est à leur sujet que me revient souvent à l’esprit certain petit conte d’Émile Gebhart qui remet au point leurs erreurs. Cela s’appelle : « Comment un troubadour devint moine », et c’est l’histoire de la petite Viola. « La