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notre dignité nous devrions crier nos désapprobations.

Vous ne croyez pas, mes amies, que je vous incite ici à blâmer et à critiquer les personnes ? Jamais de la vie ! Nous n’avons pas le droit de les juger, nous ignorons leurs motifs, leurs raisons et leurs excuses, et en en parlant avec indulgence nous serons toujours du bon côté ; non, mais sachons parler pour critiquer et désapprouver les modes indécentes, les pièces peu convenables, les manières osées, les libertés excessives. Au lieu de laisser faire en silence, ou de suivre le courant, avec l’excuse que « tout le monde le fait », écartons-nous du troupeau : n’ayons pas honte d’avoir une conscience et des principes solides et courageux.

J’ai le bon souvenir d’une jeune fille répondant fièrement à une autre qui se vantait de lire en cachette des romans suspects trouvés dans la chambre de son frère : — « Oh moi, j’aurais honte de les lire et honte aussi de m’en cacher ! » Voilà ce que j’appelle savoir parler à propos.


XVII

À la « cabane »


Dès le petit printemps, une Fadette aussi canadienne que votre amie, a la nostalgie du bois, de la « cabane », des allées et venues dans l’érablière, à la musique de l’eau d’éra-