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carême, il est même bienfaisant : l’ennui de l’un s’alliant au sérieux de l’autre, est propre à aider à la réflexion — et l’absence de réflexion est phénoménale chez les petites mondaines.

Parions qu’elles n’ont jamais pensé que rien de ce qu’elles disent ou font n’est indifférent, parce que toutes nos actions ont des conséquences lointaines que nous ne pouvons voir mais qui atteignent les autres pour leur aider ou leur nuire.

Les petites poupées qui ignorent leur âme, ignorent également l’âme des autres, mais leur inconscience n’empêche pas leurs actes de se poser et de développer ensuite des conséquences.

Étourdiment, elles ouvrent la porte de la cage d’où s’échappent follement les paroles imprudentes, les actions que rien n’empêchera d’avoir existé, et dont elles ne seront pas seules à subir les résultats immédiats ou lointains. Si elles se doutaient de la puissance d’un sourire narquois ou d’une protestation énergique, pour créer un doute ou affermir une conviction, elles seraient plus circonspectes et ne s’exposeraient pas si souvent à être des inspiratrices mauvaises. Nous ne surveillerons jamais trop nos paroles, nos attitudes, nos actions et nos silences… Quelles lâchetés recèlent certains de nos silences qui paraissent approuver ce, qu’au fond, nous condamnons. Nous nous taisons, par respect humain, quand, par respect de