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quillent leur peau, elles ne soignent pas leurs mains, elles gaspillent leurs yeux, elles déforment leur taille, et, ce qui est plus grave, pour des satisfactions de paresse, de gourmandise et de vanité, elles compromettent sérieusement leur santé. La plupart seront surprises de constater que ce que j’écris est vrai, elles n’y ont jamais pensé !

Si dans l’ordre physique nous nous négligeons ainsi, que dire de l’insouciance phénoménale que nous apportons à l’embellissement de notre esprit et de notre âme ?

Si nous nous aimions, nous comprendrions que notre premier devoir est de donner toute notre valeur. Et comment, sinon en faisant disparaître nos tares et en développant nos qualités ?

C’est, hélas, le moindre de nos soucis : nous nous contentons de cacher les premières et de simuler les secondes et cela nous satisfait. Pour la plupart, paraître est tout : nous préférons un beau chapeau à une belle chevelure, et pourvu que nous ayons l’apparence des vertus prisées dans notre milieu, le fond de notre âme nous importe bien peu.

Pourquoi, si ce n’est que nous ne nous aimons pas ?

Quelle révolution morale s’accomplirait dans le monde, si, résolument, pratiquement, chacun de nous se mettait à s’aimer de la bonne manière, en se voulant parfait et en travaillant à le devenir physiquement,