Page:Dessaulles - Lettres de Fadette, deuxième série, 1915.djvu/33

Cette page a été validée par deux contributeurs.

sent du mal des femmes. En général ce sont ceux qui se sont mal conduits envers elles, et ils croient s’en excuser en les dénigrant.

Les hommes nobles, droits et délicats, ne parlent jamais des femmes d’une façon méprisante et vilaine, et quand j’entends un homme médire des femmes et les calomnier, je m’en défie extrêmement. Et cette défiance s’étend aux Sages de l’antiquité ? — Parfaitement. Ne me jugez pas trop prétentieuse, lecteurs respectueux, vous m’excuserez si vous pensez à Salomon, le si sage !


XII

? ? ?


Le ciel est blanc, la terre est blanche et blanche aussi est la maison devant laquelle il s’arrête : cette blancheur sans soleil et sans vie accentue l’air d’abandon du logis aux volets clos, où l’écriteau « à vendre », secouée par le vent, heurte le cadre de la porte.

Des feuilles sèches, retenues dans leur chute, entre les bras noirs d’un pommier tordu, laissent entendre un murmure grêle de petite chose froissée, une plainte faible, comme l’écho de la voix chère qui pleure en lui.

C’est ici qu’il l’amena fraîche et douce : il était si fier d’elle et il lui promettait tant de bonheur !

Il était sincère : on est toujours sincère