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coup généralisé : « La femme, dit-il, est la source de tous les maux ». — « Son amour est plus à craindre que la haine d’un homme ».

Tous chantent de vilains petits refrains sur notre compte : Euripide, Plaute, Homère, oui, le doux Homère ! N’est-ce pas lui qui dit : « Il n’y a pas de démon plus vil et plus bas que la femme ».

Et Plaute : « Il n’y a pas de choix entre les femmes, aucune ne vaut rien ». N’est-il pas charmant ? — « Ô sexe détesté des sages, s’écrie Eschyle ; ne laissez dormir aucune femme sous mon toit, ni dans mes jours de déboires, ni dans mes jours de prospérité ! »

On ne peut pas dire qu’Eschyle eut le même genre de sagesse que Salomon, le sage entre les sages, qui avait sept cents femmes ! Quand il disait que « la femme est plus amère que la mort », il est permis de penser qu’il était un peu blasé, et il me semble qu’il a commencé par trouver quelque douceur à les fréquenter… autrement, il aurait manqué de logique, ce Sage !

Voici que je deviens tout à fait irrévérencieuse, et je vais scandaliser quelques-uns de nos sages modernes ! Mais voilà : je suis prête à avouer que, tout en étant remplie d’indulgence pour les faiblesses masculines, je suis tout à fait sceptique à l’endroit de leur sagesse, la moderne comme l’antique. En discours, c’est d’un beau ! En pratique, il n’y faut pas regarder de trop près. De plus, j’ai très mauvaise opinion des hommes qui di-