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jour d’une année nouvelle mieux remplie et meilleure que les précédentes.


XI

Sages et femmes


Vous êtes-vous déjà demandé, chères lectrices, pourquoi les philosophes et les écrivains de l’antiquité ont dit tant de mal des femmes ?

Est-ce que, dans ces temps où on la traitait comme une esclave ou comme une enfant irresponsable, la femme était aussi perverse et aussi dangereuse qu’ils le disent avec un accord si étrange ?

Savez-vous, entre nous, tout à fait, je doute un peu de la sincérité de ces grands hommes… et… enfin ! je me comprends !

Ces sages n’eurent-ils ni amour, ni respect pour leur mère, et eurent-ils tant à souffrir des femmes qu’ils n’aient pu en dire ou en penser aucun bien ? Ils devaient poser un peu ! Cela semblait très… supérieur d’affecter le dédain des femmes, mais je serais curieuse de savoir si elles ne tenaient pas beaucoup de place dans leur vie, en dépit de leurs sublimes discours.

Excusons un peu ce pauvre Socrate, dont la sagesse fut si fort éprouvée par la mégère Xantippe. Mais encore, pourrait-on lui reprocher et de l’avoir choisie et de lui avoir permis de gâter sa vie, et aussi d’avoir beau-