Page:Dessaulles - Lettres de Fadette, deuxième série, 1915.djvu/23

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ordinaire et habituel des choses et cela vous empêche de devenir agitées, nerveuses, irritables et pressées.

Vous disposerez de votre heure à votre guise, dans le silence de votre chambre ou de votre boudoir. Vous écrirez une lettre intime, ou vous lirez une bonne page, ou vous réfléchirez, ou vous vous reposerez de penser… tous exercices utiles aux pauvres petites marionnettes tant tiraillées et bousculées, même, et surtout, par ceux qui les aiment.

S’il était possible d’avoir chaque jour une heure, et chaque année, un mois à soi, il y aurait plus de lumière dans les consciences, plus d’ordre dans la vie, plus de calme et moins d’épuisement dans les dévouements. Rien de plus salutaire que ne pas perdre de vue son âme, son moi intérieur, de se donner le loisir de voir ce qui s’y passe. Et cela n’est possible que dans la paix silencieuse d’un repos respecté.

Avec ma petite méthode on trouve, même dans la vie la plus occupée, le temps de penser à ses amis, de leur écrire, de vivre avec ses souvenirs, de combiner des projets sensés, de chercher la solution la plus raisonnable aux mille petites difficultés quotidiennes. Trouvez-vous une heure et gardez-la pour vous, comme vous garderiez un objet enchanté, créateur de joies exquises.