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ter, notre travail, notre argent, notre cœur enfin, notre cœur français à nos frères de France qui font l’admiration du monde entier et dont nous sommes fiers, nous qui pleurions ici quand on les dénigrait autrefois.

C’est bien de les admirer, et on ne peut faire autrement que de les aimer ; mais, je vous en prie, ne nous faisons pas trop prier pour les secourir !


L

« Je vous la souhaite bonne et heureuse »


Mes amis,

Je vous arrive aux dernières heures de l’année et je vous tends la main bien amicalement en vous souhaitant, à la canadienne, une bonne et heureuse année ! Mais vous êtes graves, moi aussi, et après notre poignée de mains, nous nous taisons. C’est que je vous ai souhaité l’impossible, croyez-vous ? Vous vous dites que l’année qui s’en va est triste et que l’autre sera peut-être plus triste encore ?

Oui, elle est triste, mais elle est belle aussi ! Il a tenu tant de désintéressement, de bravoure et d’héroïsme dans les jours de ses derniers mois ! La France, qui semblait repliée sur elle-même, s’est levée dans l’épreuve : grande, lumineuse et forte, elle a repris sa place bien haut, bien haut au-dessus de