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Il s’agit de bien voir ce que nous avons à faire dans la vie, dans « notre » vie, et de le faire, résolument, avec persévérance et gaieté. Ah ! la gaieté et l’égalité d’humeur, quelles aides à travers les innombrables et inévitables ennuis qu’il n’est au pouvoir de personne d’éviter !

Rire d’une contrariété, tourner en plaisanterie un contre-temps, c’est presque les faire disparaître… tandis que l’impatience et l’aigreur leur donnent des proportions tragiques.

À quoi sert de se crisper, de grogner, de gronder, de crier ?

À rien d’autre qu’à vous rendre laides et souvent ridicules, car tout ce tintamarre n’a jamais rien arrangé de ce qui allait mal, allez !

« C’est facile « d’écrire » cela », me dit en narguant une mienne amie qui veut absolument n’avoir pas tort quand elle envoie sa bonne à tous les diables.

C’est assurément plus facile de l’écrire que de le vivre, je l’admets ; mais il est possible, par des efforts répétés et énergiques, d’acquérir la philosophie souriante qui simplifie les choses, et qui rend la vie si unie, si douce et si bonne, malgré ses revers, qu’elle est vraiment alors une bénédiction.

Disons-nous donc qu’il faut endurer l’inévitable, et apprenons à l’endurer aimablement, ce qui nous délivrera de l’amertume attachée à l’endurance maussade.