tous, ce n’est pas parce qu’elles vivent dans l’illusion mais parce qu’elles voient plus clair dans le mystère des âmes.
Elles ne sont pas très exigeantes, car elles se voient elles-mêmes à la lumière qu’elles dégagent : en jugeant les autres elles n’oublient pas leurs lacunes et leurs défaillances.
Pourquoi êtes-vous charmantes et bonnes avec quelques êtres ? dures et égoïstes avec d’autres ? — « Parce que ces derniers sont détestables », me répondrez-vous peut-être. — Pardon, ils ne sont pas détestables ; vous ne les aimez pas, ce qui est bien différent !
Aimez toutes les âmes, et le contact d’aucune ne vous rendra méchantes. C’est facile à dire !
Oh ! je sais que c’est moins facile à faire, mais croyez-moi, c’est moins la faute des autres que la nôtre.
XLVI
Impressions d’automne
Et voici que subitement l’été a disparu ! Il a suffi de deux jours de pluie pour donner au vent sa voix lugubre d’automne ; et là, dans le brouillard et la pluie, il arrache les feuilles qu’il disperse et brise les pauvres fleurs du jardin. Tout est trempé, amolli, dégoûtant ! Et les âmes comme les plantes ont pensé périr de froid sous le déluge glacé que nous versait inlassablement le ciel !
Vous savez, je sais et nous savons, qu’il est