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« passé de mode » de dire l’Angelus, et j’ai vu quelquefois interrompre une conversation animée par ces simples mots : « C’est l’Angelus », et tous debout, nous disions les belles paroles de la merveilleuse histoire. C’était simple et touchant et vous eussiez été émus comme moi, de voir ces belles âmes pratiquer ce qu’elles croient, sans hésitation ni respect humain. J’ai eu souvent la même impression émue au sujet de la prière du soir en famille. Les veillées commencent tôt au village, et pour peu que vous devanciez l’heure, vous trouverez la famille à genoux dans la grande salle : le père dit la prière du soir, un des petits, le chapelet, et votre arrivée ne dérange rien, on ne vous regarde même pas : vous vous joignez à eux et vous les aimez tant d’être croyants, simples et pieux !


XLV

Les âmes douces


On rencontre beaucoup de mécontents de la vie, et à force d’entendre leurs lamentations et leurs critiques, notre âme se nuance à la couleur de leur âme et notre marche en avant en est ralentie. Quelle bénédiction, quand, à un tournant, nous faisons la connaissance d’une âme douce envers la vie.

De sa sérénité et de sa joie émane une grande force pour les gens ordinaires, portés à voir l’envers des choses et à souffrir plus