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dée et en service commandé ». En même temps que les soldats, elle reçoit un ordre lui assignant tel ou tel service dans un endroit plus ou moins éloigné, et elle a vingt-quatre heures pour s’y rendre.

Je ne puis proposer à l’admiration féminine rien de plus beau ni de plus touchant que cette levée en masse de femmes françaises prises dans les rangs des classes nobles ou bourgeoises, mais nécessairement instruites ; elles réalisent dans sa perfection le rôle patriotique de la femme : un rôle de bonté et d’abnégation où elles prodiguent leur courage, leur force, leur habileté, leur âme tout entière.

Leurs pères, leurs maris, leurs fils, leurs frères se battront avec toute la bravoure traditionnelle, et elles suivront, fortes et sublimes, traquant la mort, recueillant la vie et la conservant partout où elle gît encore après le courage. Saluons-les, nos chères sœurs françaises, elles nous donnent une leçon admirable : sachons la comprendre en apprenant à n’être jamais des écrasées mais des généreuses et des vaillantes.


XL

La « petite âme »


Un proverbe lombard dit : « La femme a sept âmes et une petite âme ». Est-ce dans cette petite âme oubliée et dédaignée que