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qui leur a dit : « Montez vers mon Père, portez-lui tout l’amour de mon cœur qui le remercie ! »

J’ai acheté une de ces images, je l’ai piquée au-dessus de ma table de travail, car elle est un symbole de ce que peuvent devenir nos pensées humaines si un souffle divin les anime et leur permet de s’envoler là où leur passage laissera un rayon de lumière ou de force.

Ô la merveille, que dans ce monde rempli d’événements extraordinaires, de grandes actions, de personnages illustres, de travaux importants, la moindre petite action, une parole entendue au hasard, puissent avoir assez de retentissement dans les âmes pour éveiller des activités nouvelles et faire la vie meilleure !

Pour ne rien perdre de cette merveille, il suffit d’être attentif à recueillir la beauté qui, sans cesse, se dégage des âmes en gestes ou en paroles timides. Je pense aux délicieuses pensées qui écloront dans la cellule de la petite religieuse contemplant les oiseaux de Nazareth ; je pense aux âmes qui recevront d’elle, et peut-être un peu de cette lettre, un reflet de ces pensées et je me dis que l’artiste qui imagina la scène ravissante et la vit d’abord dans son âme, a donné la vie à plus de beauté pure et de grâce charmante qu’il ne s’en doutait peut-être, et alors, qu’y a-t-il de plus consolant que ce pouvoir, avec si peu, de faire circuler dans le monde un peu