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Pour aider ces mères puériles et faibles, je leur dirai que, Dieu merci, tout le monde ne suit pas le courant qui les entraîne. Il y a encore des femmes chrétiennes, sensées et qui aiment assez leurs enfants pour ne pas les sacrifier à la mode et à la perversité du monde.

Elles permettent à leurs filles de sortir dans le monde mais non d’en devenir les esclaves et les victimes ; elles consentent à ce qu’elles s’amusent, à la condition que le plaisir soit une distraction et non le but de leur vie. Elles exigent que cette vie soit réglée et remplie d’occupations utiles. Elles se font aider par leurs filles et leur enseignent ainsi à acquérir les vertus nécessaires aux gardiennes du foyer et aux bonnes mères. Car il serait insensé de croire qu’en ne cultivant chez les jeunes filles que la vanité, l’égoïsme et la paresse, on en fera des femmes modèles ! Quand un jeune homme a terminé ses études, si ses parents lui donnaient trois années oisives vouées à la seule recherche du plaisir, ils en feraient probablement un chenapan ! Est-ce bien plus sage de sortir une jeune fille du couvent pour la jeter dans le tourbillon mondain ? Et que les mères ne croient pas qu’il soit si difficile de réagir contre les habitudes actuelles ! On ne leur demande pas de réformer la société mais simplement d’avoir soin de leur fille : elles répondent de son âme, de son avenir, de sa santé, de son bonheur. Elles ont à remplir