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que, aussi bien, il faut, vivre quand même tout irait très mal.

Les âmes vaillantes sont les grandes forces de ce monde : elles savent que leur courage ajoute à la somme du courage humain par quoi la vie est belle et bienfaisante. Elles sentent leurs épreuves, elles en souffrent cruellement, mais jamais elles ne s’abandonnent à la tristesse déprimante et stérile. Que de merveilleux exemples de courage on rencontre dans la vie ! De quelle résistance sereine et gaie font preuve même les femmes les plus fragiles ; elles se donnent corps et âme à leur œuvre sans se laisser rebuter par rien : leur dévouement est si spontané, si entier, si parfait, que ceux pour lesquels elles donnent leurs forces, leur énergie, toute leur vie, ne sentent ni leur effort ni leur usure, ne voient pas qu’elles sont admirables. Cela semble si simple et si naturel, ce dévouement, qu’il ne paraît même plus méritoire, et de cela non plus, elles ne s’inquiètent pas, elles ont trop à faire pour couvrir ceux qu’elles aiment de leur force, de leur protection et ne jamais perdre un atome de leur courage, pour s’arrêter à regretter les admirations refusées.

Et où trouver la source de ce courage qui est le propre des âmes supérieures ? Dans leur amour de la vie qui domine la souffrance, dans l’exercice de toutes les puissances de leur âme, dans leur lutte contre toutes les formes du mal, dans leur sacrifice pour des biens dont d’autres bénéficieront. Ce qui