Page:Dessaulles - Lettres de Fadette, cinquième série, 1922.djvu/71

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nous assure que, d’après les livres, elle fut réparée la dernière fois en 1720 ! Voilà qui témoignerait en faveur de l’horloge et de l’horloger !

La cuisine est intéressante : la seule note disparate est le poêle nickelé et tout à fait moderne : il paraît dépaysé parmi les tables, les armoires et toutes les si anciennes choses qui nous amusent.

Nous montons l’escalier à la rampe étroite dont les marches sont creusées au milieu pour tant de petits pieds actifs et bienfaisants. Marguerite dormit dans le petit dortoir et dans l’un de ces lits de bois à montants reliés par des barres de fer soutenant les rideaux d’indienne. C’est toujours le même plafond aux poutres équarries à la hache, et les murs à la chaux sur lesquels se détachent de très anciennes statues de la Vierge et de Saint-Joseph et un grand crucifix devant lequel se signent les religieuses d’aujourd’hui comme le faisaient les pauvres petites Sœurs d’autrefois exposées à tant de dangers et à tant de misères.

La chapelle est toute petite et d’une simplicité phénoménale en ce temps de fioritures et de décorations criardes. Un autel de bois peint en blanc, six chandeliers de bois, quelques vases à fleurs. Le temps a donné aux vieilles estampes du Chemin de croix des teintes pâlies. Des petits bancs et des chaises empaillées. Un ancien meuble qui tient de l’armoire et de la commode est placé