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des monstres d’égoïsme. C’est que nous ne devenons grands qu’en étant de plus en plus unis à nos semblables, à la nature et par eux au Créateur.

Et c’est la loi qui régit l’univers qui rend cette union possible. Il serait simple et sage de la reconnaître et de l’accepter doucement. Ce sont nos désirs individuels, en lutte contre les lois de la nature, qui font que nous demeurons si enfantins et si futiles et que nous souffrons inutilement.

Ces lois d’ailleurs n’agissent pas contre nous et ne sont pas opprimantes : elles nous servent et nous protègent. Elles ne nous contrarient et ne nous nuisent que lorsque, par manque de raison , nous voulons aller contre le courant naturel des choses.

Il en est de même dans la vie spirituelle Les grandes lois morales sont faites pour tous et quand nous voulons faire exception et aller à l’encontre, nous nous amoindrissons et nous appelons la souffrance : alors ce qui paraît le succès est réellement une faillite et l’accomplissement de nos désirs nous dégrade et précipite notre ruine.

Rejetant la loi commune, nous prétendons avoir des privilèges spéciaux et de ce fait nous entrons en lutte avec ceux qui respectent la loi générale. Notre orgueil et notre égoïsme élèvent des barrières artificielles entre eux et nous, mais nous n’échappons pas à leur condamnation, bien plus,