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que ses blessures : n’ayant jamais su entrer en communion avec les êtres et les choses, sans cesse ils sont isolés et se croient négligés et abandonnés.

C’est souvent après une épreuve que l’âme, s’ouvrant à une vie intérieure qu’elle ignorait, apprend à comprendre et à aimer la nature et les autres âmes.

Emprisonnée dans un bonheur exclusif et jaloux, elle avait joui de la beauté des choses sans les comprendre. Elle avait également profité de la bonté des cœurs sans s’arrêter à penser à leur valeur et à leur vie mystérieuse, tellement inconnues d’elle.

C’est dans sa propre transformation, opérée par la douleur, qu’elle a trouvé son âme à elle, que la vie a pris à ses yeux son véritable sens, qu’elle est devenue attentive et chercheuse de beauté.

Chercher la beauté, c’est y croire ; et y croire c’est la trouver partout où elle se cache ; c’est pourquoi il est vrai qu’« il est sûrement riche celui pour qui la vie est une perpétuelle découverte. »

Qu’ils sont à plaindre ceux qui ne sont frappés que par les côtés mesquins, vulgaires et tristes de tout ! Désabusés, ils ferment obstinément les yeux à la beauté faite pour eux, mais qu’ils doivent chercher et découvrir.

Nous qui savons voir et entendre dans ce monde si rempli de mystère, soyons secourables aux aveugles et aux sourds. Les pau-