Page:Dessaulles - Lettres de Fadette, cinquième série, 1922.djvu/20

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

jeunesse survit à celle de leur âge, c’est celle de leur esprit et de leur cœur. On est toujours jeune quand on attend, et elles attendent toujours ! Sous leurs cheveux blancs elles sourient encore à l’avenir, et leur sourire est plus confiant, plus doux et plus simple que lorsqu’elles attendaient d’impossibles bonheurs pour elles-mêmes : elles attendent les bonheurs possibles pour ceux qu’elles aiment et qui ont l’avenir devant eux !

On dirait que la vie use l’âme des hommes : à souffrir, ils émoussent leur sensibilité ; à être déçus, ils deviennent amers et sceptiques ; à lutter sans cesse, ils apprennent à chercher surtout leurs intérêts ; et quand ils sont bien las, bien enfoncés dans la routine monotone à laquelle ils sont résignés, ils deviennent indifférents et ils perdent contact avec l’infini et le divin.

Heureux ceux qui ont près d’eux les compagnes qui n’ont pas cessé de sourire avec confiance à Celui qui mène le monde et dont les âmes ont gardé des fraîcheurs de sources vives. On a dit d’elles qu’elles « sont les sœurs voilées de toutes les grandes choses qu’on ne voit pas. »


VII

Êtes-vous Riche ?


« Il est sûrement riche celui pour qui la vie est une perpétuelle découverte. »