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activement d’œuvres de charité qui nécessitent des sorties fréquentes et leur donnent parfois bien des soucis. Elles ont tort : qu’elles laissent ces œuvres à celles qui sont libres et qui n’élèvent pas des enfants. Elles dépensent au dehors des forces dont elles ont besoin à la maison, et nécessairement le gouvernement de leur maison souffre de leur absence et de leur énervement dû à la fatigue.

Pour le moment, leurs devoirs bien compris et bien exécutés suffisent à remplir leur vie. Si elles ont des loisirs qu’elles se reposent, qu’elles se distraient, et qu’elles fassent bénéficier leur mari de leurs heures de liberté.


LVIII

Nostalgie du vert


Les habitants des pays où l’hiver ne fait que passer ne peuvent s’imaginer, je crois, la nostalgie du « vert » qui, dès février, saisit, à leur insu, les Canadiens et les rend malades sans qu’ils sachent pourquoi : anémie, fièvre, lassitude insurmontable… au fond, ils n’en peuvent plus ! Tant de froid, de neige, d’absence de couleur les a transis !

Les premiers rayons chauds les grisent, mais le froid cruel et rancunier les ressaisit et se hâte de leur faire du mal avant d’être définitivement chassé. Elle est bien longue,