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prendrons nos repas au restaurant. — Enfin, une jeune femme sensée proposa de simplifier notre vie. C’est court, cette phrase, et tout simple, c’est cependant moins facile qu’on ne croit de mettre cette règle en pratique.

Simplifier la vie, c’est retrancher les extravagances et les inutilités qui absorbent l’argent du mari et le temps de la femme sans utilité pour le bien de la famille. Pour arriver à voir en quoi, pour chaque famille, consiste cette simplification, il faut du jugement, de la bonne volonté, et l’entente parfaite de ceux qui consentent à essayer de ce système de simplification.

Au fond, il y a là une question d’éducation, de savoir-faire, l’utilisation intelligente et pratique des activités et du temps, et l’exercice des initiatives personnelles : pas de préjugés, pas d’esprit routinier : apprenons à économiser nos forces et notre temps.

Avec de la méthode, des heures strictement régulières, une activité bien entendue qui ne s’épuise pas sur des détails secondaires, une femme peut faire, sans fatigue, trois fois le travail de celle qui est désordre, agitée et incapable. Parmi les ennemis qui dévorent le temps, je mets au premier rang la mode. C’est un gouffre où sont jetées sans profits beaucoup d’argent et beaucoup de temps. Si tous les six mois, il ne fallait pas modifier robes, manteaux et chapeaux ; si l’on portait ses hardes aussi longtemps qu’elles