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LV

La dévote Ménagère


En cette fin d’année où chacun prépare ses cadeaux et adresse ses souhaits, je vous arrive avec les miens. Si j’en avais le pouvoir, j’y joindrais un cadeau ; je le donnerais aux femmes, les hommes en bénéficieraient, et ainsi, mon cadeau apporterait de la joie à tous mes lecteurs qui sont bien un peu mes amis, il me semble ?

Ce cadeau, ce serait la gaieté, l’égalité d’humeur, l’amabilité constante enfin, qui rend la bonté délicieuse parce qu’elle est souriante. Le sourire, mes amies ! Quelle force il nous donne, quel charme il nous communique. J’entends le charme dans le sens employé par les sorciers du bon vieux temps, Le charme qui conquiert, qui attire, qui attache, qui transforme. Un joli sourire vaut de longs plaidoyers et il remercie mieux que des belles phrases !

La femme qui n’a jamais l’air renfrogné, boudeur, indifférent, piqué, dédaigneux, têtu, impatient, c’est celle qui est douce et souriante : tout le monde l’aime simplement parce qu’elle est toujours aimable.

Sans vouloir calomnier mes sœurs, je ne puis m’empêcher de voir que toutes prétendent à être beaucoup aimées et qu’un grand nombre s’inquiètent peu de se rendre dignes