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actifs que bientôt l’oiseau descend enfoui dans le sol.

Ces scarabées, « les nécrophores » n’ont rien pris à l’oiseau, n’ont rien retiré pour eux-mêmes de la terre qu’ils fouillent ainsi. À quel mobile obéissent-ils donc ?

À la préoccupation que tous les êtres vivants éprouvent pour leur progéniture, à la prévoyance qui leur donne tant d’ingéniosité pour lui préparer, à l’avance, un logis chaud et abrité et une substance abondante et à portée.

Le petit corps de l’oiseau va disparaître, grâce aux efforts des nécrophares mâles, alors les nécrophares femelles, d’abord spectatrices oisives, se glissent sous les ailes et déposent, à l’abri, les œufs qui, là, se conserveront et écloront seuls. Profitant de l’occasion, de grosses mouches bleues, des libellules au corselet vert, des papillons brillants, et d’autres insectes minuscules à peine visibles à l’œil nu, s’abattent sur la petite forme inerte laissant partout la semence féconde qui donnera naissance aux larves, en attendant que, de ce foyer de vie, s’échappent à leur tour les scarabées, les mouches, les papillons, tandis que la terre engraissée portera là des fleurs plus éclatantes et plus parfumées.

Et il y a là une des preuves merveilleuses du principe immuable qui gouverne la nature : la vie renaissant de la mort dans un perpétuel recommencement. C’est moins