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L’âme dirigeante d’une famille crée l’atmosphère de la maison où les jeunes âmes conciliantes ou exigeantes, paisibles ou tapageuses, généreuses ou mesquines reçoivent une première formation qui ne s’effacera plus.

Alors, il ne faut pas permettre à la température d’influer trop sur nos dispositions morales, et notre volonté d’été doit être aussi ferme et aussi raisonnable que si la chaleur n’était pas fatigante.

Une volonté raisonnable n’insiste pas sur les minuties, ne se disperse pas sur les détails ; elle ne risque pas d’épuiser la soumission pour des vétilles et de n’en plus trouver pour les choses importantes.

En tout temps on a le devoir d’exiger que les enfants soient obéissants, respectueux, absolument véridiques. Ensuite, fermons les yeux sur les choses secondaires. Ayons pitié de leur faiblesse : la chaleur les fatigue, et les énerve comme nous.

J’ai vu des grandes personnes bousculer et rudoyer des enfants pour un vêtement sali, un bas percé. Ou parle rudement aux petits et l’on s’étonne qu’à leur tour ils soient grossiers. L’impatience provoque l’insolence et l’injustice fait naître la révolte.

Quel calme et quelle réflexion la mère doit avoir pour n’être jamais injuste, pour ne pas laisser percer une préférence, pour ne pas humilier inutilement, pour ne pas donner