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les erreurs de l’église

qu’il fallait renoncer à tous les aveuglements d’autrefois et à toutes les petites ruses ecclésiastiques pour asseoir enfin l’institution sur ses seules bases rationnelles : le droit naturel et l’organisation purement civile.

Que le législateur n’ait pas été fâché de trouver le bon Dieu à la porte par le fait de l’Église, c’est excessivement probable, mais enfin il l’a trouvé à la porte et il l’y a laissé. C’est donc tout simplement tant pis pour l’Église, qui n’a pas compris la portée de sa modification. Elle regrette amèrement aujourd’hui son péché mais cela lui apprendra peut-être à moins compter sur l’ignorance générale de la question qui est son œuvre.

Dans tous les cas ce qui reste indiscutable pour ceux qui ont étudié la question en dehors de l’idée préconçue ecclésiastique, c’est :

1o Que les saints évêques qui insultent à la brasse le législateur civil mentent à Dieu et essaient de tromper les hommes en affirmant que c’est lui, législateur, qui a mis le bon Dieu à la porte dans l’administration du mariage ;

2o Que ce sont les saints évêques eux-mêmes et leurs théologiens multipliant leurs distinguo sans en voir la portée réelle, qui l’y ont mis longtemps avant que le législateur ne fût entré dans le sentier qu’ils lui avaient ouvert ;

3o Enfin, que s’il n’a été nullement fâché de la phénoménale bourde commise par les théologiens