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sur le mariage et le divorce

paradoxe : 1o que le contrat se fond dans le sacrement : 2o qu’en fait de sacrement de mariage l’administrateur du sacrement et l’administré se confondent dans la même personne. Un israélite pourrait donc se baptiser lui-même dans cette donnée puisqu’on peut être administrateur et administré tout ensemble d’un sacrement.

Franchement le talent ecclésiastique ne s’est pas montré sous un jour particulièrement brillant ici.

Maintenant puisque le prêtre n’assiste à un mariage que comme témoin, qu’apporte-t-il donc de plus que l’officier civil ? Il n’apporte réellement que son costume puisque ni sa bénédiction ni sa messe ne constituent le sacrement que les contractants seuls produisent. Il n’est donc là, d’après les théologiens eux-mêmes, que comme la mouche du coche. Autrefois il y assistait sur le principe de son ordination. Aujourd’hui il n’y vient plus que sur le principe de son costume, principe inadmissible même en droit canon.

XV


Arrivons à la dernière conséquence de la volteface de l’Église sur l’administration du mariage. Elle est aussi imprévue, je pourrais dire aussi amusante, quelle est réelle.

Depuis que le code civil existe, les évêques se pâment périodiquement de colère, parce que, disent-ils, le législateur a banni Dieu du mariage par l’ins-