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les erreurs de l’église

un énorme impair en déclarant le mariage un sacrement :

1o Parce qu’il appartient exclusivement à l’ordre de nature et à aucun point de vue à l’ordre mystique, — preuve : il ne repose, même en théologie, que sur le libre consentement des parties ;

2o Parce qu’en principe et en application il est en opposition évidente avec tous les autres sacrements, — preuve : c’est le seul sacrement dont de simples laïcs soient les ministres, notion relativement récente dans l’Église et d’une singularité en droit canon qui fait rire ;

3o Enfin parce qu’il n’est pas un sacrement au sens propre du mot, puisqu’il ne rentre en aucune manière dans la définition convenue d’un sacrement, — preuve : il n’offre pas les trois conditions requises pour la constitution d’un sacrement.

Le cardinal Gousset ne voit pas comment les constituer ; le P. Didon non plus, puisqu’il dit : « Le sacrement de mariage n’est constitué que par le libre consentement des parties. » Or ce consentement ne participe d’aucune des trois choses requises pour constituer un sacrement. Il n’y a donc pas de sacrement ; donc, malgré Pie IX, pas de mariage religieux.

Donc, en dernière analyse, l’Église a usurpé une institution qui ne lui appartenait à aucun titre, et pour expliquer cette usurpation il lui a fallu s’enfoncer jusqu’aux oreilles dans cet abracadabrant