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les erreurs de l’église

peut se conférer à lui-même un sacrement quelconque, pas plus le mariage qu’un autre.

On aura peut-être encore recours au distinguo suivant. — Mais il ne se confère pas à lui-même, le sacrement, il le reçoit par le fait seul de son consentement. — Alors il n’en est donc pas le ministre. Mais vous dites qu’il l’est. Vous ne vous comprenez donc pas vous-même ou vous voulez tromper.

Y aurait-il donc dans le mariage une opération magique et secrète dont on ne pourrait rendre compte ? Alors où est le signe visible nécessaire à un sacrement ? On aurait ce signe visible nécessaire dans la bénédiction du prêtre et le prononcé des paroles sacramentelles. Eh bien ! on se le refuse aujourd’hui ! On l’avait autrefois et on y a renoncé. On est par suite conduit à affirmer une espèce d’opération mystiques dont les parties elles-mêmes n’ont pas conscience. Les prétendus ministres du sacrement de mariage ne peuvent se rendre philosophiquement ni canoniquement compte de ce qui leur arrive ! N’est-ce pas renversant ?

Eh non ! ces choses ne supportent pas l’examen. Mais ce qui est inconcevable ; c’est que tant d’hommes de haute intelligence soient aveuglés par leur foi au point de ne pas même soupçonner qu’ils ne soutiennent que des paradoxes. Et il y a mieux encore en fait de talent ecclésiastique.

Puisque l’on a tant d’horreur du mariage devant l’officier civil, il semble qu’on aurait au moins dû, si