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sur le mariage et le divorce

En fait, vouloir régler pareilles questions par le probabilisme ecclésiastique quand la rigoureuse Ionique du droit civil basé sur le droit naturel montre la parfaite inanité, et souvent la mauvaise foi, du susdit probabilisme, c’est montrer une incompétence dans la saine appréciation des choses dans laquelle jamais légiste laïque ne fût tombé, et cela pour la simple raison que le légiste laïque n’a pas derrière lui un dogme qui le force de ne pas tenir compte de la nature propre des choses.

D’ailleurs où est donc le probabilisme dans la loi civile ?

Le professeur Nuyts était de plus en complet accord avec le Decretum de Gratien qui, en décidant que le sacrement de mariage a tant de force qu’aucun vœu antérieur ne peut l’affecter, et que même un ecclésiastique dans les ordres peut se marier, n’entendait certainement pas qu’un simple laïc pût être ministre de ce sacrement envers lui-même. Gratien et tout le clergé de son temps eussent regardé la prétention non seulement comme une colossale absurdité, mais même comme une hérésie évidente. Un laïc sans mission ministre d’un sacrement ! On me dira peut-être qu’un laïc peut baptiser un enfant en l’absence d’un prêtre et devient par là ministre du sacrement de baptême. Sans doute, mais en pareil cas on rebaptise invariablement sous condition. Et puis la question n’est pas là mais seulement ici : un laïc pourrait-il se baptiser lui-même ? Non. Donc personne ne