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sur le mariage et le divorce

témoin elle lui ôtait sa seule raison d’être comme agent du mariage. Ou elle n’a pas compris la vraie portée de sa volte-face ou elle a compté sur la bonne volonté des fidèles qui ne chercheraient probablement pas à se rendre sérieusement compte de son changement de principe et d’application.

XIII


Je viens de dire que le point de vue sensé des questions était souvent celui qui déplaisait le plus à l’Église. On l’a bien vu dans la condamnation du professeur Nuyts, de l’Université de Turin où il enseignait le droit canon en 1857. Comme l’abbé Boyer en 1817, et après une longue étude de la question du mariage ; après comparaison minutieuse d’opinions et de précédents, il en était arrivé à la conclusion qu’il était absurde d’affirmer que des conjoints sans mission et sans caractère sacerdotal pussent s’administrer à eux-mêmes le sacrement de mariage. Il voulait, comme pour les autres sacrements, un ministre extérieur du sacrement ayant reçu pouvoir de le conférer. Il expliqua donc, d’accord avec de nombreux théologiens d’autrefois et même quelques théologiens d’aujourd’hui, que le sacrement était conféré par la bénédiction du prêtre, qui devenait ainsi ministre du sacrement, et que les contractants étaient seulement ministres de leur alliance par leur consentement. Dans ce point de vue, parfaitement rationnel et logique, le sacrement conféré par le