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VI
avant-propos

entrée en matière parce que la grande question du mariage intéresse la société entière et forme l’une des principales lignes de bataille de l’Église contre la société moderne. Le mariage, moyen régulier de former la famille, est réellement la base fondamentale des sociétés humaines. En s’emparant du mariage l’Église se donnait une source d’influence illimitée sur les individus, les sociétés et les gouvernements. Et elle s’était emparée de cette source d’influence par une usurpation des droits de la société civile qui doit régir seule sa propre institution fondamentale. L’Église a voulu faire exclusivement sienne une institution qui ne lui appartient à aucun titre puisque le mariage n’est ni un acte mystique de se, ni un sacrement au sens propre du mot puisqu’il ne participe d’aucun des caractères des autres sacrements. Mon but est de montrer par quels spécieux sophismes l’Église s’est emparée d’une institution essentiellement de droit naturel, social et civil. Elle fait sans cesse les plus grands efforts pour conserver cette source d’influence sur les peuples. Ses écrivains publient fréquemment des études sur la question. Ils font beaucoup de théorie religieuse en brouillant tous les principes du droit et ne tenant aucun compte des considérations de justice envers les parties. Leurs ouvrages, bien écrits sans aucun doute, sont remplis de confusions de principes ravissantes parce qu’ils prennent pour base de raisonnement de pures opinions théologi-