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sur le mariage et le divorce

on que le mari confère le sacrement à sa femme ! Mais alors ce serait la femme qui le conférerait au mari ! Or il est de principe absolu dans l’Église que la femme ne peut pas recevoir la faculté de conférer les sacrements. Il faut donc retomber sur l’idée qu’ils se le confèrent à eux-mêmes, quoique la femme ne soit pas canoniquement apte à l’opération mystique. C’est-à-dire qu’ils le reçoivent on ne sait comment ! Voilà où l’on arrive quand on met la logique et le simple bon sens des choses au panier pour nous emparer de ce qui ne nous appartient pas.

Voilà donc qui est dit. Pour tous les autres sacrements il y a un ministre du sacrement, le prêtre. Mais pour le sacrement de mariage il n’y a plus besoin de ministre extérieur du sacrement, car il y a un ministre de l’intérieur, le fidèle. C’est celui qui reçoit le sacrement qui se l’administre ! L’Église, si jalouse de ses prérogatives en regard des autres sacrements, abandonne gracieusement celui-là au ministère des fidèles. Son représentant, ministre nécessaire des autres sacrements, perd ici cette attribution, devient un pur témoin, et n’est pas plus ministre du sacrement ou du contrat que l’officier civil. Puis le Rév. P. Didon nous assure que le sacrement de mariage se confond avec le contrat ou alliance. C’est un vrai Pélion sur Ossa de confusions de choses, de principes et de prétentions.

Il y aurait donc sacrement sans ministre qui le confère. Il est vrai qu’en logique ecclésiastique les