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les erreurs de l’église

ministre de rien du tout ! Il n’est là que comme témoin nécessaire. — Mais enfin s’il y a sacrement, il y faut un ministre du sacrement. Qui donc l’est ? — Tenez-vous bien, lecteur, qui connaissez la définition d’un sacrement ! Les ministres du sacrement comme du contrat — qui se fondent l’un dans l’autre aujourd’hui, après avoir été séparés pendant seize siècles, — les ministres du contrat et du sacrement, ce sont les parties elles-mêmes ! Ce sont elles qui, en fait, se confèrent à elles-mêmes le sacrement ! Dans tous les autres sacrements il y a un ministre qui confère le sacrement et un fidèle qui le reçoit. Comprendrait-on un individu quelconque se donnant le baptême à lui-même, ou la pénitence, ou un ecclésiastique se conférant à lui-même le sacrement de l’ordre ? Dans tous ces cas il y a évidemment le ministre du sacrement et l’objet de l’opération mystique, celui qui reçoit le sacrement. Mais dans le prétendu sacrement de mariage, les choses sont modifiées du tout au tout, C’est celui qui reçoit le sacrement qui se le confère ! C’est-à-dire qu’il y a confusion de la chose et de la personne. Donc en bonne logique il n’y a rien puisqu’il n’y a pas d’opération distincte constatant un fait. Et le talent ecclésiastique n’a pas aperçu l’énorme paradoxe ! Pour conférer régulièrement tous les autres sacrements il faut en avoir reçu le pouvoir. Où et quand l’Église donne-t-elle à un homme et à une femme le pouvoir de s’administrer à eux-mêmes un sacrement ? Dira-t-